Moyens d’enseignement et auxiliaires pédagogiques

L’AUDIOVISUEL

Jusque dans les années 1970, l’audiovisuel maintient le professeur « homme-orchestre » et assigne aux élèves des objectifs uniquement cognitifs. Pour combattre cette utilisation dominante, l’INRAP oriente ses actions sur l’initiation technique par la réalisation et la production de documents selon trois principes:

  • L’audiovisuel, outil de communication amplifie le mode de transmission du savoir choisi.
  • L’audiovisuel, facteur de motivation déclenche une émotion visuelle ou auditive mais nécessite la compréhension et le raisonnement du récepteur pour accéder à l’abstraction, au rationnel.
  • L’audiovisuel, moyen d’expression répond à des règles et des codes de langage qu’il faut pratiquer en vue de développer l’esprit critique des lecteurs ou des concepteurs.

Ces trois orientations ont été le fil conducteur des actions de perfectionnement de l’INRAP auprès des enseignants de 1976 à 1985. La technologie relativement simple des outils audio-visuels avait permis d’orienter la formation continue prioritairement et essentiellement vers leurs usages pédagogiques. L’apparition du numérique, nouveauté des années 1980, a nécessité d’orienter les formations sur l’outil avant d’aborder véritablement son usage dans l’enseignement.

De nombreuses questions ont nourri les formations et la recherche :

  • Comment insérer l’informatique dans les pratiques pédagogiques et quelles conséquences sur les dites pratiques ?
  • Comment évoluent les relations enseignant/élèves ­- élèves/élèves­, enseignant/élèves/machine ?
  • Comment prendre en compte ce qui est fait ou acquis par ce biais dans les autres disciplines ?
  • La vie et les rythmes scolaires s’en trouvent-ils modifiés ?

LA DOCUMENTATION

La documentation a joué un rôle très important dans la mise en œuvre de la formation des formateurs dès la création de l’INRAP. Un premier stage est organisé en octobre 1970, sur la « formation à l’information ». En avril 1974, l’INRAP décide d’un plan d’action pour développer la fonction documentaire et l’information dans l’enseignement agricole. Des stages sont mis en place pour réfléchir à la fonction et au rôle de la documentation dans la formation. L’INRAP soutient l’ouverture des CDI dans les lycées. 

Dans le même temps, les documentalistes de l’INRAP collaborent avec certains animateurs INRAP à l’organisation des stages de formation continue des enseignants, en réunissant des documents et en constituant des dossiers thématiques et méthodologiques. L’idée s’est faite jour, dès 1970, qu’il fallait organiser des échanges de documents entre lycées, entre régions, et à l’échelle du pays. Cela allait donner naissance aux Centres Régionaux Informatique, Pédagogiques et Technologique (CRIPT), après 1983.

Un stage est organisé en 1975 avec une vingtaine de documentalistes, occasion d’un premier échange de pratiques autour de l’organisation du CDI, de son budget, de la collaboration entre documentalistes et enseignants, des techniques de prêts, etc. Cela a mis en évidence la nécessité d’organiser annuellement un stage pour favoriser l’utilisation pédagogique du CDI et la collaboration entre documentalistes et enseignants de manière à développer les démarches de travail sur documents.

Les documentaliste-bibliothécaires de l’INRAP ont par ailleurs, collaboré à certaines expérimentations de l’INRAP et ont contribué activement à la création du Thesaurus de l’enseignement agricole.

Lemoine, JP., Les auxiliaires de l’enseignement, in Bulletin INRAP n°1, mars 1970, 3 p.

L’auteur propose des conseils et informations sur les types de matériel audio-visuel pour préparer l’arrivée d’une civilisation marquée par l’image et les technique audio-visuelles : le diascope et l’épiscope sont les premiers appareils présentés. 

Kempf, R., La documentation des établissements d’enseignement agricole, in Bulletin N°1, mars 1970, 3p.

Le service de documentation de l’INRAP a été créé en janvier 1970 pour apporter un appui aux établissements d’enseignement agricole en recensant les ressources pédagogiques disponibles publiques et privées, et en leur proposant un fonds documentaire : ouvrages, revues, et « tirés à part » pour la vente et le prêt. Ce service fait appel à la participation des enseignants de toutes disciplines pour recenser les besoins et pour produire des documents, notamment photographiques, susceptibles d’être échangés, car il y a très peu de matériel pédagogique adapté à l’enseignement agricole.